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Léonard de Vinci
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Léonard de Vinci
9 janvier 2008

Le codage des tableaux (3)

3 - La Vierge, l'enfant Jésus et Ste Anne

La Vierge, l'enfant Jésus Ste Anne, 1509. Panneau sur toile 168x130 cm, Musée du Louvre, Paris.

Leonardo_da_Vinci_020

De Vinci use une nouvelle fois de procédés géométriques pour accorder à son tableau une dimension originale.

Le triangle:

Les personnages de la scène sont organisés en pyramide, formant ainsi un triangle à deux symboliques :
  Le triangle de la famille avec Ste Anne au sommet.
●  Le triangle de la trinité, symbolisant le dieu unique en trois personnage : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

La droite
Les têtes des quatre personnages sont alignées :
●  En suivant la généalogie : Ste Anne, droite et immobile, est trinitaire : sa position suit une droite incluse dans le triangle et part de sa tête pour arriver à son pied. Elle surplombe sa fille Marie qui surplombe elle-même son fils Jésus.
●  En suivant le fil du temps, de la promesse (Ste Anne) vers la destinée (agneau) : de la grand-mère au petit fils, puis du petit-fils à l’agneau. L’agneau, animale de sacrifice, symbolise la mort. Jésus, en le tenant par les oreilles, semble anticiper sa future Passion.

●  En intervalle mathématique fermé, de la mort à la mort: Ste Anne est proche de la mort, l'agneau est promis au sacrifice.

La rigueur de cette construction mathématique s’oppose à l’atmosphère ludique du tableau. En effet, les personnages sont placés dans un contexte intimiste : Ste Anne regarde tendrement sa fille, qui, assise sur les genoux de sa mère, évoque la position d’accouchement traditionnel hébreux. Voulant une fois de plus rompre avec les traditionnels tableaux religieux, Léonard de Vinci a représenté Ste Anne comme une jeune femme apparemment du même age que la Vierge, au lieu de la faire apparaître sous les traits d’une vieille matrone comme de coutume.
De surcroît, les trois personnages de ce tableau sont actifs, de Vinci s’opposant là encore à la tradition qui représente si souvent ce trio raide et austère.
Ce tableau porte donc avec légèreté son sens symbolique dans un cadre onirique et ludique.

La courbe
La ligne de force prépondérante du tableau suit la continuité des bras de la Vierge et de Jésus. La courbe mathématique accompagnant ce geste met ainsi en évidence le désir de Jésus d’aller vers sa destinée à l’encontre de la volonté de la Vierge qui semble vouloir le retenir.

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